Pivotal Response Treatment
Le Pivotal Response Treatment (PRT) (Traitement par réponses pivots) a été développé par Robert & Lynn Kern Koegel à l'Université de Califormie de Santa Barbara.
C'est un modèle d'intervention naturaliste découlant pleinement de l'ABA, notamment dans l'utilisation du renforcement, du contrôle des antécédents, des guidances et estompages de guidances, du façonnement et du chainage.
Le PRT est reconnu pour son efficacité et pour la réduction du stress parental liée à cette intervention.
Plutôt que de travailler les comportements individuellement, le PRT cible des zones pivots du développement de l'enfant.
Le Pivotal Response Teaching, le Pivotal Response Training, le Pivotal Response Therapy, le Pivotal Response Intervention et le Natural Language Paradigm décrivent tous le même type d'intervention et sont d'anciens noms utilisés pour le Pivotal Response Treatment.
Les buts du PRT sont de faciliter la généralisation dans le milieu naturel, diminuer le besoin de surveillance constante, impliquer la famille et améliorer sa qualité de vie, diminuer le nombre de prises en charge différentes retirant la personne de son environnement naturel, améliorer les interactions sociales, améliorer les compétences de communication et le langage, réduire les comportements perturbateurs et élargir les intérêts de la personne.
Les réponses pivots
Ce sont des comportements qui sont essentiels sur lesquels la personne peut s'appuyer pour généraliser ses compétences dans un grand nombre de domaines et apporter une amélioration généralisée de sa qualité de vie.
Les comportements pivots ont tous en commun d'être un socle de compétences pour apporter une amélioration généralisée à la personne.
La motivation, la réceptivité à de multiples signaux, le self-management et les initiations sociales sont les domaines pivots pour une évolution rapide permettant de généraliser ces compétences dans d'autres domaines, comme le jeux, le langage, la lecture, la socialisation...
La motivation
La motivation est un domaine pivot.
En effet, sans motivation la personne ne s'interressera pas aux choses, alors que si la personne est motivée, elle apprendra plus facilement et réinvestira plus rapidement les apprentissages, cela favorisant la maitrise et la généralisation des compétences.
La motivation est un domaine clé du PRT.
réf:
- Motivating autistic children. Journal of Abnormal Psychology. Koegel & Egel 1979.
Pour favoriser cela, le PRT recommande:
Laisser le choix
Le fait de laisser la personne choisir ses propres stimuli est un facteur très puissant de motivation.
Par exemple, il est plus facile et plaisant pour la personne d’apprendre les interactions sociales simples lorsqu’il a la possibilité de choisir lui-même quel jeu sera utilisé, ou quel sujet de conversation sera lancé.
De même, le simple fait de laisser l’enfant choisir la couleur du crayon pour le coloriage est un facteur motivant.
Le PRT s’attache à suivre l’enfant dans ses choix, du moins pour les premiers pas de l’apprentissage. Les stimuli sont ainsi sélectionnés dans l’environnement naturel, ce qui permet également une meilleure généralisation.
réf:
Renforçateurs naturels
Un renforçateur naturel est la conséquence naturelle d'un comportement, sans ajout d'un renforçateur supplémentaire.
Le fait d’établir un lien direct entre le comportement et son renforçateur est un facteur de motivation très important. En effet, en émettant un certain comportement, la personne obtient une gratification naturelle, liée à sa réponse. Elle n’en devient que plus motivée, engagée et spontanée. De plus, cela permet de sortir de la situation de travail structurée, qui n’est pas naturel, et ainsi de favoriser très rapidement la généralisation des apprentissages.
réf:
Renforcer les tentatives
Le façonnement, bien que très efficace, peut être dur à mettre en place pour savoir si l'étape intermédiaire a été réussie ou non, cela peut mener à une certaine subjectivité sur certain type de programme.
Cela peut mener à un manque de renforcement lors de la hausse de l'exigence et pourrait favoriser "l'impuissance acquise" chez la personne.
Pour éviter cela, le PRT recommande de renforcer toutes les tentatives, même infructueuses à partir du moment où la personne fait réellement un effort lors de la réalisation, cela permettant une hausse de la motivation et donc les réussites futures.
réf:
Varier les tâches
Le fait de varier le plus possible les tâches permet d'éviter l'effet de satiété, d'éviter l'ennui, de développer l'intérêt et de garder l'attention de la personne. Tout ceci permettra de motiver la personne dans la réalisation dans différentes tâches.
réf:
Mixer le maintien et ce qui est en acquisition
Pour conserver la motivation, il est important que la personne soit souvent en réussite et que le travail ne soit pas trop "coûteux". C'est pourquoi, il est fortement conseillé de mixer les tâches en acquisition avec les compétences en maintien, plus faciles, moins coûteuses et plus rapides. Cela permettra d'imprimer un rythme et de garder la personne motivée pour les apprentissages.
réf:
Réceptivité à de multiples signaux
Il s'agit de diminuer la sur-sélectivité d'un stimulus en fournissant une large gamme d'indice dans l'environnement et en distinguant plusieurs caractéristiques pertinentes des stimuli environnementaux.
Ceci a des conséquences positives sur les comportements sociaux et le langage.
Self-management
L'objectif est de diminuer les comportements perturbateurs et d'augmenter les temps sur la tâche, les comportements sociaux, de conversation et de flexibilité en aidant la personne à utiliser des comportements alternatifs fonctionnels, des comportements d'auto-surveillance et de renforcer leur propre comportement.
réf:
Initiation sociale
Il s'agit ici de permettre à la personne d'initier des interactions, de la motiver à poser d'elle même des questions en provoquant des situations favorables à l'émission de ces comportements.
Cela pour permettre la généralisation des interactions sociales, développer l'intérêt, etc.
réf:
Réduction du stress parental
Le PRT a aussi montré des résultats significatifs dans le réduction du stress parental.
Cela permet donc d'améliorer la qualité de vie de la personne, mais aussi de son entourage, ce qui est tout aussi important dans une intervention.
réf:
Pour aller plus loin:
- Behavioral therapy normalizes activity in autism brains. SFARI. Singer 2013
Le site d'information sur l'analyse du comportement
et l'analyse appliquée du comportement (A.B.A.)
Interventions comportementales dans le Grand Est
par Alexandra Lecestre, BCBA, ACC-A, psychologue spécialisée en A.B.A. diplômée de l'université de Lille III
et Laurent Keser, TEC-C, intervenant en analyse appliquée du comportement